Ma Bonne Etoile


Etoile Miraculée *

* article paru dans les dernières nouvelles d'Alsace le 24/01/1999

« C’est il y a quatre ans, en septembre 1994, que Sarah et ses parents m’ont accueilli chez eux et m’ont nommé : Etoile, nom prédestiné comme vous pourrez en juger plus tard. Je ne venais pas de bien loin puisque j’étais né en face, de l’autre côté de la rue, cette rue des vergers qui avait bien changé au fil des années.

Mais permettez-moi tout d’abord de me présenter un peu. Très câlin, peu craintif, juste un peu méfiant, j’adore les caresses, j’adore m’allonger sur les genoux des uns ou des autres pourvu que l’on me câline. Mon pelage est tigré avec une grande tache blanche partant de mon museau et courant tout le long de mon ventre et de mes pattes. On dit que je suis un mignon chat de gouttière, très gentil.

J’en suis fier. J’ai donc grandi heureux et libre de courir.

C’est à Molsheim et chez les grand-parents de Sarah, près de Forbach, que j’ai appris à chasser souris, taupes et autres volatiles. Ce que je n’ai jamais vraiment aimé, c’est la voiture.

Quand mes patrons ont déménagé de Molsheim à Mutzig, ce ne fut pas très agréable, mais je m’y suis fait. Mon terrain de chasse était devenu plus vaste encore, mais je craignais par-dessus tout cette rue principale devant la maison où passent tant de voitures. L’expérience m’a appris à savoir traverser au bon moment.

Donc tout allait pour le mieux jusqu’à ce 27 octobre 1998 sur le chemin du retour dans la voiture des grands-parents de Sarah. Avec elle j’avais passé quelques jours de vacances et nous rentrions à Mutzig. J’avais déjà envisagé quelques projets sur mes terres de chasse.

La suite, c’est Sarah qui va vous la narrer. »

« Quelque part entre Forbach et Sarreguemines, nous sommes contraints par la maréchaussée à ralentir suite à un accident et puis un bruit énorme accompagné d’un double choc : un à l’arrière et un autre à l’avant. J’étais assise à l’arrière gauche, bien maintenue par la ceinture et je me suis réveillée à l’hôpital de Sarreguemines encadrée de mes grands-parents blessés. Une voiture nous avait percutés à l’arrière en pleine vitesse et nous avait projetés en avant contre un autre véhicule.

Mes parents, alertés par téléphone, sont venus nous retrouver rapidement. Après un certain nombre de formalités et d’explications, mes parents ont dû se rendre à la gendarmerie avec mon grand-père tandis que ma mamie restait près de moi. Mon papa a demandé à la maréchaussée si elle n’avait pas vue un chat au moment de l’accident. Ces messieurs ont répondu qu’effectivement ils avaient vu un chat sauter par les vitres éclatées pour aller mourir un peu plus loin.

Mes parents me l’ont dit le lendemain de mon retour à la maison. J’ai eu énormément de peine. J’avais perdu mon compagnon, mon confident, mon ami avec qui j’entretenais une si grande complicité. Il a bien fallu s’y habituer, car tout me rappelait Etoile.

Après en avoir discuté avec mes parents, nous avons décidé de reprendre un chat l’été prochain de manière à faire le deuil d’Etoile et oublier un peu sa personnalité.

Et puis coup de théâtre merveilleux, le 28 décembre 1998 au soir, nous parvient un coup de téléphone d’un village près de Sarreguemines. Un homme nous demande si nous n’avons pas perdu un chat. Depuis quelques jours en effet, un chat rôde près de chez eux en quête de nourriture et il a perdu son collier devant la maison. Je ne vous raconte pas mes larmes et mon émotion en entendant cette nouvelle. Dès le lendemain, ces gens nous rappellent pour nous dire qu’ils sont parvenus à attraper Etoile.

Nous sommes partis sans plus tarder à sa rencontre, après avoir acheté un nouveau collier, quelques boîtes de nourriture pour chat et surtout une cage pour son transport. Le voyage m’a paru bien long. Je pensais à ces deux mois où mon Etoile que je croyais au ciel des chats, avait erré par ces froids terribles (-10° à –15°) à la recherche de chaleur, de câlins, de nourriture, se demandant sans doute pourquoi je ne venais pas le chercher. Quelle horreur !

Ces gens se sont révélés très accueillants dès notre arrivée. A peine avions-nous franchi la porte de leur habitation que nous avons entendu des miaulements à fendre le cœur. C’était bien Etoile, il nous avait reconnus. Croyez-moi, les caresses ont été nombreuses alors.

Le retour fut sans problème. Nous avons dû passer chez le vétérinaire pour les vaccins nécessaires car si Etoile semblait en forme, il avait des ténias et il fallait le rappel de la rage. Tout s’est bien passé. Etoile a vite repris ses habitudes et gare aux souris, taupes et autres volatiles qui se réjouissaient déjà de l’apparente tranquillité qu’avait entraînée l’absence d’Etoile !

Ce fut mon plus beau cadeau de Noël ! »

Sarah G.

"J'ai eu la joie de profiter encore de sa présence pendant près de trois ans. Hélas, un soir d'hiver, au lieu de rentrer comme il en avait l'habitude lorsqu'on l'appelait, il a disparu mystérieusement et n'a plus jamais reparu. J'appris par la suite que plusieurs chats du quartier avaient subi le même sort et à ce jour le mystère reste total."

Sarah




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